vendredi 8 mai 2009

Vos SMS sur écoute

Source http://www.generation-nt.com/stephane-abbeville-blague-sms-prison-terrorisme-actualite-734171.html

Une blague reçue par SMS lui a valu une nuit en prison. Même tarif pour l'auteur du message.

Lorsqu'il a reçu le SMS " Pour faire dérailler un train, t'as une solution ? ", blague envoyée par un collègue de boulot, Stéphane ne pensait pas qu'il pourrait lui causer des ennuis.

Jusqu'au jour où le menuisier de 29 ans, habitant à Abbeville, en Picardie, a été convoqué au poste de police pour s'en expliquer. L'opérateur de téléphonie mobile avait en effet alerté Éric Fouard, le procureur d'Abbeville, qui a alors demandé l'ouverture d'une enquête.

Une fois sur place, Stéphane, qui pensait à une rapide explication, a senti le vent tourner en entendant les mots terrorisme et affaire criminelle sortir de la bouche des policiers. Lors de l'interrogatoire, Stéphane a été invité à donner le nom de son collègue, qui a été perquisitionné dans la foulée et ramené au poste de police pour être interrogé lui aussi.

En plus d'avoir été interrogés pour s'expliquer sur le SMS, les deux individus ont été placés en garde à vue, le temps d'effectuer toutes les vérifications nécessaires. Reçus dans l'après-midi du 16 avril, ils ne sont ressortis que le lendemain, après une nuit derrière les barreaux. Les choses ayant été mises au clair, ils ne risquent rien désormais.

Tout ça pour un SMS...
prison (Small)Reste qu'ils garderont un souvenir amer d'un SMS qui devait à la base être une blague entre collègues. Interrogé par Courrier Picard, Stéphane déclarait : " C'est totalement irréel. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu. "

De son côté Éric Fouard, tient à préciser que " la procédure pénale est la même pour tout le monde, que le risque soit probable ou peu probable ".

Évoquant le contexte d'une récente affaire de sabotage de caténaires SNCF à Tarnac, en Corrèze, il admet toutefois que " cette actualité récente a certainement joué en sa défaveur " et que " la garde à vue puisse paraître violente ". Mais pour lui, " dans ce genre d'affaire, on ne peut prendre aucun risque ".

Licencié par TF1 pour avoir critiqué la loi antipiratage

Je reprends telle quelle cette news qui témoigne des liens entre le pouvoir et les affaires en France.

Source : http://www.01net.com/editorial/502182/licencie-par-tf1-pour-avoir-critique-la-loi-antipiratage

C'est l'histoire du jour, peut-être de la semaine, vu la tension autour du projet de loi antipiratage en cours de discussion à l'Assemblée nationale : un cadre de TF1 a été licencié pour avoir critiqué, dans un e-mail personnel, le texte Création et Internet. Le ministère de la Culture n'avait peut-être pas besoin de cette publicité… d'autant qu'il est partie prenante de l'histoire.



Comme le raconte Libération, qui révèle l'affaire ce jeudi 7 mai, Jérôme Bourreau-Guggenheim, responsable du pôle innovation Web de TF1, envoie mi-février un courriel à sa députée, Françoise de Panafieu, élue du XVIIe arrondissement, où il réside. Il utilise pour cela son compte Gmail personnel depuis son iPhone, lui aussi personnel.
D'après son avocat, Me Emmanuel Noirot, interviewé par RMC Info (1) ce matin (le podcast de l'interview est disponible ci-dessous), il y critique les moyens prévus par le texte pour lutter contre le piratage sur Internet, lesquels auraient, selon lui, pour conséquence d'opposer internautes et artistes. Afin de lui répondre au mieux, l'attaché parlementaire de Françoise de Panafieu transmet l'e-mail au ministère de la Culture pour obtenir des arguments à lui opposer.

Début mars, Jérôme Bourreau-Guggenheim reçoit une convocation du service des ressources humaines qui le mène, le 3 avril, dans le bureau du président d'eTF1, la filiale Internet du groupe. Ce dernier a entre les mains le courriel envoyé à Françoise de Panafieu, transmis à TF1 par le cabinet du ministère de la Culture ! Et le contenu ne l'enchante pas. Résultat : Jérôme Bourreau-Guggenheim est licencié le 16 avril pour « divergence forte avec la stratégie » de TF1 (voir à ce sujet la réaction officielle de la chaîne postée ce 7 mai sur son site). La chaîne souligne alors le « défaut d'alignement d'un de [ses] responsables Web avec la position officielle défendue par la direction ».

L'avocat et son client ont décidé de porter l'affaire devant les prud'hommes et de saisir la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Ils estiment en effet qu'il y a là une violation de la liberté d'opinion et d'expression, puisque Jérôme Bourreau-Guggenheim a été licencié à la suite de propos personnels transmis par des moyens de communication tout aussi personnels.

Le ministère de la Culture reconnaît son erreur

Après avoir qualifié d'absurdes les accusations de Libération le rendant responsable du licenciement de Jérôme Bourreau-Guggenheim, le ministère de la Culture a admis dans la journée, à l'AFP, avoir « fait une erreur en transférant ce mail ».
En tout cas, l'histoire pose à nouveau certaines des questions récurrentes relatives à la frontière entre usages personnel et professionnel des moyens de communication. « Il est assez difficile de justifier le licenciement d'un salarié du fait d'un acte privé extérieur à son activité professionnelle et qui n'est pas susceptible d'interagir avec sa sphère professionnelle. Mais si l'internaute a écrit en usant de sa qualité de salarié de TF1, ça peut être un peu plus gênant », explique Benoît Tabaka, juriste spécialisé dans les problématiques liées à Internet (2). Selon son avocat, Jérôme Bourreau-Guggenheim met en avant dans son e-mail à Françoise de Panafieu le fait qu'il travaille depuis dix ans dans les médias et dans des activités Web.

Le problème de l'e-mail envoyé à un élu

Plus généralement, dans ce genre de cas, d'autres paramètres sont à prendre en compte. Par exemple la date et l'heure de l'expédition d'un courriel, qui permettent de savoir si l'employé a eu des activités personnelles dans les locaux de son employeur, à ses heures de travail. « Ensuite, il faut voir si la charte informatique de l'entreprise indique qu'Internet peut être utilisé dans un cadre professionnel mais pas pour un usage personnel », précise Cédric Manara, lui aussi juriste spécialisé dans les questions touchant Internet.

Selon lui, le fait qu'un e-mail soit adressé à un élu a aussi son importance : « Dans une lettre à un député, il n'y a pas forcément de teneur personnelle. Si le correspondant ne parle pas de lui, de sa santé, de sa vie sentimentale ou autre, cela reste un courrier privé mais, sur le plan juridique, il n'est pas anormal qu'il soit transmis. Sur le plan moral, c'est autre chose…»

En attendant d'en savoir peut-être plus, un internaute facétieux a d'ores et déjà adressé sa candidature à TF1 pour remplacer Jérôme Bourreau-Guggenheim, avec cette lettre de motivation de circonstance.


(1) RMC fait partie du groupe Nextradio TV, comme 01net.
(2) Par ailleurs responsable des affaires juridiques de Priceminister.

mardi 5 mai 2009

Hadopi : et si le problème venait du concept de droit d'auteur ?

L'angle d'attaque du gouvernement Français pour voter Hadopi a été le problème du piratage sur Internet, et donc le contournement du droit d'auteur. La finalité est plus probablement un fichage des activités des gens.

Et si le concept du droit d'auteur était complètement à revoir ?

Debian est une distribution Linux bien connue et extrêmement réputée, sur laquelle est basée Ubuntu, la distribution Linux à destination du grand public, et que j'utilise quotidiennement d'ailleurs.

Debian dit ceci dans des FAQ :

Most software costs over 100 US dollars. How can you give it away?

A better question is how do software companies get away with charging so much? Software is not like making a car. Once you've made one copy of your software, the production costs to make a million more are tiny (there's a good reason Microsoft has so many billions in the bank).

Look at it another way: if you had an endless supply of sand in your backyard, you might be willing to give sand away. It would be foolish, though, to pay for a truck to take it to others. You would make them come and get it themselves (equivalent to downloading off the net) or they can pay someone else to deliver it to their door (equivalent to buying a CD). This is exactly how Debian operates and why most of the CDs/DVDs are so cheap (only about 12 USD for 4 DVDs).


Pourquoi la création de logiciel pourrait t'elle vivre sans droit d'auteur, et la création musicale et cinématographique ne le pourrait t'elle pas ? Dans les deux cas il s'agit de transporter des bits sur Internet, et cela ne fait aucune différence s'il s'agit d'un programme informatique ou d'un MP3. Il n'y a pas de coût de production associé au transport d'un MP3 par Internet.

Personnellement, j'ai fait réaliser un logo, et le graphiste à qui j'ai payé ses heures m'a signalisé que le logo était soumis au droit d'auteur. Sur le moment j'ai trouvé cela très choquant car nos développeurs informatiques que nous payons comme employés n'ont pas ce privilège. Quelle est la différence ?

Voici ce qu'en pense Richard Stallman. Il remet en cause le concept du droit d'auteur.

On peut se douter, que tout comme le système des brevets, le droit d'auteur est une notion passéiste qui sert les intérêts des sociétés les plus puissantes, sans notion de bien être de la communauté.

Probablement la direction dans laquelle chercher est une refonte du système de droit d'auteur.

Hadopi : l'intelligence centralisée affronte l'intelligence distribuée

Voici un article très bien fait qui explique la manière de contourner Hadopi. Le but n'étant pas forcément de pirater sur Internet, mais tout simplement de ne pas donner au pouvoir en place toutes les informations sur ce que vous faites sur Internet.

http://linuxmanua.blogspot.com/2009/04/10-antidotes-anti-hadopi.html

Ce site est très bien fait, et montre la vivacité du logiciel libre. Il est relativement technique, je le vulgarise en 2 mots.

Une technique est celle du VPN, où vous vous connectez à un serveur VPN à l'étranger, de manière sécurisée et inécoutable. Une fois sur ce serveur vous surfez sur Internet et c'est l'adresse publique (étrangère donc) dudit serveur qui est visible depuis l'extérieur. Il nécessite l'existence de tels serveurs VPN.
L'autre technique est celle de Tor http://www.torproject.org, projet opensource, qui vise à passer par des connection sécurisée d'une noeud à l'autre pour crééer une mini chaine dans laquelle un écouteur indiscret va se perdre. Cette technique nécessite la présence de noeuds (vous et moi) et de points de sortie sur Internet (même remarque) donc l'adresse publique sera celle visible de l'extérieur.

La beauté de cette technologie et la preuve de la puissance du mouvement du logiciel libre est que le code source est disponible, quiconque peut l'étudier.. mais il sera impossible au commité Hadopi de le craker pour retrouver la source des requêtes.

Finalement, on peut considérer que le gouvernement ne comprend pas ce qu'il fait, la preuve en images

C. Albanel pense qu'il y a un firewall dans OpenOffice, incroyable mais vrai
http://www.journaldugeek.com/2009/04/02/evidemment-tant-de-maitrise-fait-peur/

Les députés ne savent même pas de quoi on parle


Bref, l'intelligence centralisée, incarnée par le gouvernement, se fait ridiculiser et décridibiliser par l'intelligence distribuée représentée par le mouvement du logiciel libre. En général on observe que là où le logiciel libre arrive il génère la contagion de son modèle. Par exemple Oracle a dû sortir une version gratuite pour faire face aux nombreux moteurs de base de données gratuits.